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lundi 11 février 2013

Je raconte ma vie #1

Parce que c'est mon blog, je me réserve une rubrique pour parler de ma vie (quand elle devient un tout petit peu intéressante).


Comme cet indice pictural semble presque l'indiquer, je pars le week-end prochain (du 15 ou 18) à Bilbao, en Espagne, pour l'événement ShowTime Con et enfin (!) rencontrer mon acteur préféré, Gale Harold (pour celles et ceux à qui il parlerait, c'est Brian Kinney dans Queer as Folk ou Jackson Braddock dans la saison 5 de Desperate Housewives). Outre mon état permanent de fan-girlage, j'aurais peut-être quelques clichés sympathiques de la ville ou de l'event à montrer ici.

En attendant la suite des opérations, c'est l'occasion pour moi de vous présenter ma petite valise chérie, achetée sur Mesbagages.com, couleur Champagne.


Et pendant le (ou la tentative de) shooting de la valise, une invité surprise qui se demande ce qu'il se passe. Je vous présente Jupii ! (prononcé "youpi-i", et je ne suis en aucun cas responsable de ce nom.)



Je vous reparle très vite de toute ça !

vendredi 8 février 2013

Du contrat hypocrite de l'exposé




Vous connaissez tous le concept du pacte autobiographique théorisé par Philippe Lejeune.

Non ?

Allez lire Wikipédia, cultivez-vous un peu, et revenez par ici.

Ça y est, vous savez ce qu'est le pacte autobiographique (et vous allez pouvoir briller en société).

Goethe, en homme prudent, avait toutefois déclaré qu'il se méfiait de lui-même, qu'il savait qu'il affabulerait et que son souvenir s'est incrusté d'imaginaire.

En gros, Goethe savait qu'il racontait des cracks, les lecteurs savaient qu'il allait leur raconter des cracks, mais vu que tout le monde s'était mis d'accord pour faire semblant de croire à ce qu'il racontait, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Magique, ce pacte autobiographique.

Il serait pratique en politique tiens. Tout le monde raconte de la merde, mais on fait semblant d'y croire.

Bref. Revenons à nos moutons.

Je soupçonne l'exercice de l'exposé de reposer sur le même genre de principes.

Par exposé, j'entends la présentation d'un texte ou d'un thème plus ou moins en rapport avec le sujet du cours. (Sont exclus de ma démonstration très scientifique, la présentation d'un projet ou de résultats d'enquête, par exemple, qui relèvent d'avantage de l'aboutissement de travaux plus longs.)

Qu'on soit honnête un instant.

Pour l'étudiant malchanceux, il ne s'agit que de lire le texte (ou Wikipédia) en diagonale, en surlignant vaguement quelques idées principales qu'il essayera vainement de transmettre à ses petits camarades endormis.

Ou affamés.

Ou ré-endormis.

Vainement parce que dans ce contrat hypocrite, il est spécifié implicitement que pour un exposé sur un texte (que personne n'a lu) ou sur un thème (auquel personne ne porte le moindre intérêt), la clause «être attentif» se traduit extraordinairement en «les gars, c'est le moment d'aller checker votre facebook» ou «si j'allais tweeter que je m'emmerde» ou encore «je vais regarder fixement celui qui parle et faire semblant de l'écouter pour rêvasser à tout autre chose à la place.»

Qu'on se le dise, l'auditoire a parfaitement conscience de se foutre complètement de ce qui se passe sous ses yeux non-ébahis et l'orateur a également conscience que son auditoire se fout royalement de ce qu'il raconte.
Pour pousser plus loin la démonstration, l'auditoire est également totalement conscient que l'orateur se fout éperdument de ce qu'il raconte et l'orateur se fout effectivement démesurément de ce qu'il raconte. Et il le sait, évidemment.

Si je vous ai perdus, vous aurez au moins fait le plein d'adverbes.

Heureusement que l'étudiant ayant préparé son exposé aura au moins retenu les idées directrices de son sujet, tout n'est pas perdu... Que nenni! Si tôt son exposé terminé, ledit étudiant aura tout oublié, sans même se souvenir de le nom de l'auteur du texte ou du contenu de sa thématique.

Véridique.

Reste celui qui sauve la mise, notre modèle entre tous, le prof.

Ne l'étant pas moi-même (prof), les énoncés suivants ne sont basés que sur mes observations, et non sur ma propre expérience (nous signalons qu'aucun enseignant n'a été mal-traité pour l'écriture de cet article).

Plusieurs cas de figures : 


  • Le prof a effectivement lu le texte qu'il vous a donné, ou a donné ce thème d'exposé si souvent au cours de ces derniers semestres qu'il a une vague idée de quoi ça parle. Il ne vous a pas écouté pour autant. Au mieux, il vous posera des questions sur un point que vous avez déjà abordé. Ne débuter pas votre réponse par «comme je l'ai dit plus tôt...» au risque de vous entendre rétorquer «ce n'était pas clair» ou «vous n'y avez pas passé assez de temps». Personne n'aura remarqué (puisque que personne ne vous a écouté) que vous avez répéter la même chose qu'alors.



  • Le prof n'a pas lu le texte (ou l'a vaguement lu il y a fort longtemps), ou ne connaît rien à la thématique qu'il vous a donné. Rassurez-vous, celui-ci ne vous a pas écouté non plus. Pour tout de même donner au change, il vous posera tout de même une question sur la... dernière minute de votre exposé. Aidez-le en annonçant clairement les formules d'appel «pour conclure» ou «pour finir» qui le tireront de sa torpeur. N'importe quelle réponse grossièrement en rapport avec l'interrogation fera l'affaire.


On n'a malheureusement pu déterminer si la dernière catégorie avait ou non des connaissances sur votre exposé. Il vous aura renvoyer à votre place avec un «bien, merci» (s'il est poli!). Vous a-t-il écouté? Ou a-t-il passé le dernier quart d'heure à hésiter entre Bonduelle et Fleury Michon pour son dîner?

Mystère.

Mais consacrer une partie des séances aux exposés signifient des cours moins long à préparer. Sans compter que cela libère des soirées de correction d'écrits
Alors même si tout le monde s'en fout, et que personne n'aura rien retenu, on est tous d'accord pour continuer à les faire.

Au nom du contrat hypocrite des exposés.

mardi 5 février 2013

Top Chef & Co – ou l'art de vous faire croire que vous avez envie de découvrir l'envers d'une émission de télévision




Au jour d'aujourd'hui, pendant une partie de vos soirées télé, on ne vous propose pas des programmes originaux ou des nouvelles créations pensées et réfléchies. De 23h à minuit (ou de minuit à 1h) vous allez regarder le making-of de ce que vous avez visionné depuis 20h50.

Ce qui, en somme, n'avait autrefois que vocation de finir dans une émission d'Arthur le samedi soir sur TF1, fait désormais pleinement parti de votre grille de programmes TV.

Il est vrai que j'exagère un peu en ce qui concerne le «Que sont-ils devenus?» de Top Chef. Pour l'occasion les équipes d'M6 sont allées dénicher d'anciens candidats du concours (ceux qui ont réussi leur carrière de préférence!) pour vanter leurs mérites tout fraîchement acquis au terme de l'émission. Histoire de vous donner des nouvelles de vos chouchous d'antan ou de personnes que vous avez complètement oubliées depuis, c'est au choix. Sur un portrait d'environ 6 minutes, la chaîne vous propose 1min 30sec «inédites» contre 4min 30sec du parcours de l'ex-candidat lors de la dernière édition de l'émission. Top Chef ne vous propose donc pas l'envers de ce que avez vu plus tôt dans la soirée mais les images que vous avez DÉJÀ regardé l'année dernière.

Rassurez-vous, on ne vous escroque pas complètement. Les anciennes séquences sont plus ou moins commentées par le candidat d'aujourd'hui, fort de son tout nouveau recul.

Bah oui, quand même.

Mais il y a, de toute manière, assez de «The Voice au coeur des coulisses», du «Meilleur pâtissier de France : à vos fourneaux» ou de «Masterchef se met à table» pour se pencher sur la question.

Description de la composition-type de ces émissions de deuxième partie de soirée.





Séquence 1 : C'est le résumé de l'épisode du soir. Si vous avez la chance d'avoir une vie sociale et que vous venez tout juste de rentrer d'une sortie ou d'un dîner, c'est le moment de rattraper ce que vous avez manqué (chanceux que vous êtes!).
Si vous êtes en jogging depuis 20h50 devant votre télé, voici venu le temps de vous dégourdir les jambes. Sortez les poubelles, profitez en pour fumer une clope, vous préparer un en-cas (parce que regarder une émission culinaire peut donner faim), sortir le chien, etc.

Séquence 2 : Les frasques des jurés! Qui dit concours dit jury et, oui, ces êtres impitoyables, implacables presque, sont aussi humains. Qui l'eut cru? Sous leurs airs renfrognés et leurs remarques assassines bat, fièrement, un petit cœur sensible. Vous allez découvrir le jury dans tout ses pêchés : entre colère, envie et gourmandise.

Séquence 3 : L'incontournable bêtisier! C'est souvent quitte ou double. Au fil des émissions, la mayonnaise devrait prendre de mieux en mieux. En identifiant mieux les personnalités des candidats, les séquences coupées au montage prennent de plus en plus de saveur. Les premières semaines sont par nature plus ternes, puisque personne n'est en mesure de reconnaître qui que ce soit.

(Si vous avez de la chance) La Séquence 4 ! Dans ces émissions «envers du décor», parfois, on essaye de vous instruire un tout petit peu, par le portrait d'une personnalité présente lors du prime ou par un reportage/une enquête plus ou moins en rapport avec l'épisode du soir.
Je sais que c'est dingue, mais c'est ainsi, on peut encore apprendre des petites choses après minuit.

Promis !


PS : Je me suis souvenue après l'écriture de cet article que France 2 avait proposé une formule du même acabit : avec «Céline Dion : le grand show» diffusé un samedi soir, puis «Céline Dion : le grand show vu des coulisses» quelques temps après. On n'y échappera donc pas, même sur le service public!

lundi 4 février 2013

Je suis une bloggeuse, bordel!

Je veux critiquer des produits, des concepts, descendre des gens qui ne m'ont rien demandé. Je veux apporter mon soutien, mes compliments à des marques, des personnalités qui ne me connaissent ni d'Ève ni d'Adam (et qui ne m'ont rien demandé non plus). Je veux proposer un avis dont tout le monde se fout. Je veux parler de moi, de moi, de moi.



Je veux qu'on m'envoie des produits que j'aurais jamais pu me payer auparavant, être invitée à des événements dont je n'ai jamais rien eu à faire. Poster des photos paradisiaques pendant que vous vous les caillez dans votre bourgade française. Instagramer des photos de chocolat liégeois triple chantilly accompagné de ses mignardises-à-la-feuille d'or pendant que vous trempez un croissant rassi (et vos doigts brûlés) dans votre jus de chaussette de la machine à café.

Je veux être payée pour rester sous couette. Et dépenser l'argent gagner pour tester de nouvelles choses, qui me serviront à nourrir ce blog, qui me fera gagner plus d'argent pour tester de... Je veux écrire l'inutile, être l'égérie d'une société de consommation sans but.

Je veux gagner ma vie en étant que moi, parce que ma personne a bien plus de valeur que tous les diplômes. Je veux faire ce que je veux, être qui je veux.

Je suis une bloggeuse, bordel!


Titre inspiré et hommage à une comédienne et humoriste de talent, la plus féministe des misogynes, j'ai nommé dame Constance !